12 millions, ce sont les personnes en France qui fument des cigarettes classiques (à distinguer de la cigarette électronique). Petits ou gros fumeurs, ils ont tous le point commun de devoir gérer leurs mégots. Malheureusement, le geste le plus simple consiste généralement à les mettre par terre pour les écraser et les laisser là. Et s’il était possible de faire autrement, pour la planète mais aussi pour un meilleur confort thermique ? Explications.
Pourquoi recycler des mégots de cigarettes ?
Plusieurs millions de fumeurs ne donnent qu’une vague évocation du nombre potentiel de mégots qui sont ainsi jetés dans la nature. Pour être plus précis, chaque année, cela représente 68 milliards de mégots mais il faut pourtant saluer les fumeurs qui ont une démarche écologique et qui se chargent de se délester de leur filtre avec les bons gestes. Néanmoins, rien que pour les autres, on parle de 40 milliards de mégots et cela que dans l’hexagone. Tout comme la cigarette en elle-même, le mégot contient 4 000 substances chimiques dangereuses pour l’homme mais aussi pour l’environnement. Qui n’a jamais vu quelqu’un jeter son mégot dans un caniveau ? En faisant cela, on pollue jusqu’à 500 litres d’eau.
Ajoutons à cela qu’un mégot ; semblant pourtant si petit ; met 12 ans pour se dégrader et un peu plus quand il se trouve dans l’eau. Il était temps de trouver une solution pour recycler les mégots de cigarettes et des actions ont heureusement vu le jour avec une promesse : ces petits déchets peuvent être dépollués et transformés en matériaux isolants ou en rembourrage pour certains de nos manteaux d’hiver.
Comment recycle-t-on des mégots ?
Pour pouvoir recycler des mégots, il faut déjà les collecter. Divers moyens sont mis à disposition des entreprises et des collectivités intéressées : après une sensibilisation et un audit en fonction des besoins (un village n’a sans doute pas les mêmes qu’une ville comme Paris, par exemple), l’entreprise met en place des outils de sensibilisation pour inciter les fumeurs à déposer leurs mégots dans des cendriers spécifiques qui ne servent qu’à cela. Mis en sacs, ils sont enlevés par l’entreprise de dépollution et de recyclage par le biais d’un transport sécurisé pour l’étape suivante : la dépollution. Sans utiliser l’eau ; qui devient une ressource à préserver ; chaque composant est séparé. Ce qui peut passer au compostage l’est ; comme les restes de tabac et de papier ; tandis que les substances toxiques et la fibre isolante contenues dans le filtre sont séparées et décontaminées.
Avec cette dernière, puisqu’elle est sans odeur et n’est plus toxique, il est possible de créer du matériau isolant. A quoi sert-il ? Tout simplement à mettre dans les murs, sous les toits, pour jouir d’un meilleur confort thermique en toutes saisons. Cela répond au souhait des français qui ne souhaitent plus payer trop cher des factures d’énergie pour ressentir toujours le froid mais aussi à celui du gouvernement qui a initié la transition énergétique et entend améliorer les performances thermiques du parc immobilier français. Ensuite, de par ses propriétés isolantes, la fibre contenue dans les mégots peut également servir de rembourrage pour les doudounes ; ces manteaux très chauds que l’on adore porter en hiver. Les déchets au service de l’humanité ? Il est certain que l’initiative a de quoi séduire et pourrait s’exporter dans le monde. Avec plus de 4 300 milliards de mégots jetés en pleine nature jetés par an, les possibilités seraient infinies. Sans compter qu’un mégot mis dans un cendrier de collecte, c’est un risque de moins de déclencher un feu de forêt, pendant l’été, quand on sait que des centaines de milliers d’hectares d’arbres sont déjà enlevés pour la culture du tabac…
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