Le dioxyde de titane des cosmétiques aussi dangereux que l’amiante

Les nanoparticules de dioxyde de titane, qui servent de pigment et d’opacifiant dans de nombreux produits utilisés quotidiennement comme les cosmétiques, crèmes solaires, médicaments, dentifrices, colorants alimentaires et nombre d’autres produits d’usage courant, auraient les mêmes effets que l’amiante, selon des chercheurs de l’Université de Lausanne.

On savait déjà que ce nanomatériau pouvait provoquer des inflammations, mais les mécanismes restaient peu clairs, selon des chercheurs du Département de biochimie de l’Université de Lausanne (UNIL) ainsi que de l’Université d’Orléans (F) et du Centre national français de la recherche scientifique (CNRS) dans la revue américaine « PNAS ».

Ils montrent que comme deux autres irritants environnementaux que sont l’amiante et la silice, ces nanoparticules de dioxyde de titane activent l’inflammasome NLRP3 – un complexe multi-protéique provoquant une réaction inflammatoire – et la production de dérivés réactifs de l’oxygène, des molécules toxiques capables de s’attaquer à l’ADN, aux protéines et aux membranes cellulaires. Le Professeur Jürg Tschopp de l’UNIL, Prix Louis-Jeantet de médecine 2008, montre clairement une activité pro-inflammatoire du dioxyde de titane nanométrique (nano-TiO2) touchant les poumons et le péritoine, d’une façon semblable à celle de l’acide urique et de l’amiante, responsables respectivement de la goutte et de l’asbestose : « l’amiante et le nano-TiO2 sont vraiment similaires et ont la même puissance », indique-t-il.

Dans leur étude, les chercheurs soulignent un risque possible de cancers engendrés par inflammation, en particulier chez les personnes exposées à d’importantes concentrations de ces nanoparticules. Ils recommandent donc de l’utiliser « avec une plus grande prudence qu’il ne l’est actuellement », ajoutant que « de meilleures précautions doivent être prises » pour limiter son ingestion, dans l’industrie comme dans la vie quotidienne.

Des incitations similaires à la prudence avaient été exprimées après les premières preuves d’association entre inhalation d’amiante et inflammation pulmonaire. Or « il a fallu presque 100 ans et d’innombrables décès jusqu’à ce que l’amiante soit banni », concluent les scientifiques, qui espèrent que des « décisions seront prises pour prévenir de possibles maladies et peut-être décès ».

Source : TSR.ch

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