On attendait depuis longtemps que l’Union Européenne définisse d’un point de vue réglementaire ces substances chimiques dangereuses omniprésentes dans l’environnement et les objets de consommation courante, que sont les perturbateurs endocriniens, mais le texte adopté mardi 4 juillet 2017 ne convainc pas car il est trop laxiste.
Les fabricants de pesticides allemands ont gagné
C’est la France qui a fait pencher la balance en faveur de cette mauvaise définition, en lâchant le Danemark et la Suède. Auparavant, elle était contre ce texte jugé trop peu protecteur de la santé publique et de l’environnement ; l’Allemagne, elle, plaidait pour une réglementation moins contraignante pour l’industrie, et elle a gagné.
Le communiqué de la commission précise : « Une fois appliqué, ce texte assurera que toute substance active utilisée dans les pesticides et identifiée comme perturbatrice endocrinienne pour les personnes ou les animaux peut être évaluée et retirée du marché ».
Les ONG environnementales spécialisées sur ce dossier ne le croient pas pour deux raisons qui vont permettre de limiter fortement le nombre de substances concernées :
- le niveau de preuve exigé pour classer une substance comme perturbatrice endocrinienne est bien trop important ce qui va en exclure une grande partie,
- une exemption est accordée aux pesticides ayant pour mode d’action, justement, la perturbation endocrinienne. Cette clause était voulue par Berlin alors qu’elle est justement en totale contradiction avec les objectifs du texte, puisqu’elle permet d’empêcher un retrait des pesticides « conçus spécifiquement pour perturber les systèmes endocriniens des insectes ciblés » sachant que d’autres espèces animales non ciblées peuvent aussi être touchées.
Les fabricants de pesticides comme les géants allemands BASF et Bayer avaient eux-mêmes proposé cette exemption et ils ont gagné. Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, a du manger son chapeau lui qui avait dit qu’il ne céderait rien sur ce terrain…
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