John Reganold et Jonathan Wachter, chercheurs agronomes à la Washington State University à Pullman (Etat de Washington), ont signé un article dans la revue Nature Plants, le 3 février 2016, montrant que l’agriculture biologique pourrait tout à fait suffir à nourrir la population mondiale, y compris les 9 milliards de personnes estimés en 2050. Cela permettrait de sacrement limiter la pollution et tous les problèmes sanitaires inhérents à l’agriculture conventionnelle.
Une fois encore, les défenseurs de l’agriculture conventionnelle et les industriels de la chimie qui défendent mordicus qu’avec leurs meilleurs rendements ils seraient les seuls à pouvoir nourrir la terre entière, sont renvoyés dans leurs vingt deux : tout cela n’est plus d’actualité. Oui, les rendements en bio sont inférieurs de 8% à 25% selon le type de culture, mais cela peut se limiter à la fourchette basse grâce à la polyculture bio et au développement de la rotation des cultures.
L’étude de John Reganold et Jonathan Wachter sur l’agriculture bio
L’agriculture biologique a, encore aujourd’hui, une histoire très controversée puisqu’elle est considérée par certains comme inefficace pour la production alimentaire. Pourtant, les consommateurs se tournent de plus en plus vers les aliments et boissons biologiques qui connaissent une croissance rapide dans l’industrie alimentaire mondiale.
Les deux chercheurs américains, John Reganold et Jonathan Wachter, ont étudié la performance de l’agriculture biologique à la lumière des quatre indicateurs clés du développement durable : la productivité, l’impact sur l’environnement, la viabilité économique et le bien-être social. Il en ressort que si les systèmes agricoles en bio produisent des rendements plus faibles qu’en agriculture conventionnelle, ils sont cependant plus rentables et plus respectueux de l’environnement, évidemment. En outre, ils offrent des aliments plus riches au niveau nutritionnels, qui contiennent moins (ou pas du tout) de résidus de pesticides, par rapport à ceux issus de l’agriculture conventionnelle.
Par ailleurs, les exploitations agricoles biologiques protègent et favorisent le bon développement des écosystèmes sans compter qu’elles sont souvent riches en liens sociaux. On n’exploite pas suffisamment, actuellement le rôle que peut jouer l’agriculture biologique sur le développement de systèmes agricoles durables. Évidemment, on ne va pas nourrir la planète du jour au lendemain en décrétant le tout biologique. Au contraire, il est nécessaire de favoriser l’existence parallèle des deux systèmes agricoles : celui du bio, innovant, avec celui du conventionnel, amené à évoluer et se remettre en question.
Aujourd’hui, malheureusement, bien des obstacles existent pour l’adoption de ces deux systèmes conjoints : cela requiert une vraie volonté politique pour faciliter leur développement et leur mise en œuvre.
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