Shell, GDF Suez et Samsung, gagnants des Prix Pinocchio 2014

prix-pinocchioLes Prix Pinocchio ont été créés en 2008 pour dénoncer les nombreuses violations des droits des peuples et de l’environnement, du fait de certaines entreprises, afin de faire pression sur celles-ci pour qu’elles changent leurs pratiques. Le concept de Responsabilité sociale et environnementale des entreprises (RSEE), développé lors du Sommet pour la Terre de Johannesburg en 2002, a privilégié les approches volontaires c’est à dire des engagements juridiquement non-contraignants, qui sont, de fait, inefficaces. D’où la référence à la célèbre marionnette qui a une conception de la vérité bien particulière, puisque les entreprise se dotent d’une image irréprochable dans le discours, bien loin de la réalité sur le terrain.

L’importance des Prix Pinocchio

A l’origine des Prix Pinocchio, il y a Les Amis de la Terre, qui ont des partenaires comme Peuples Solidaires – ActionAid France et le Centre de Recherche et d’Information pour le Développement (CRID). Ils ont défini des « Nominés » et le public a pu voter depuis le 9 octobre 2014, en ligne sur le site des Prix Pinocchio. Mais surtout, les entreprises nominées ont du s’expliquer sur ce qui leur était reproché. Cette année, ils ont comptabilisé plus de 61 000 votes, ce qui prouve bien que les citoyens sont de plus en plus concernés et révoltés devant les impacts sociaux et environnementaux des activités de multinationales.

Les Prix Pinocchio sont organisés en partenariat média avec Basta !, l’Observatoire des Multinationales et la Radio Monde Réel. La cérémonie de remise des Prix Pinocchio 2014 se déroulait mardi 18 novembre 2014 à La Java – 105 rue du Faubourg du Temple – Paris (10ème) avec la complicité de comédiens pour la mise en scène.

Les Prix Pinocchio 2014 : Shell, GDF Suez et Samsung

Trois Prix Pinocchio sont décernés, correspondant chacun à une catégorie :
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Catégorie « Plus vert que vert » : il s’agit de récompenser l’entreprise qui a la campagne de communication la plus abusive et trompeuse par rapport à la réalité de ses activités. GDF Suez  gagne le Prix pour avoir annoncé l’émission de la plus importante « obligation verte » n’ayant jamais existé dans le privé, avec ses 2,5 milliards d’euros récoltés pour financer des projets énergétiques propres… sans aucun critère social ni environnemental précis et sans indication des projets financés. On la soupçonne même d’utiliser cet argent pour des projets destructeurs (barrages de Jirau au Brésil).

Catégorie « Une pour tous, tout pour moi ! » : c’est l’entreprise qui s’est fait remarquer par sa politique particulièrement agressive en terme d’appropriation, de surexploitation ou de destruction des ressources naturelles qui gagne et cette année, Shell est la grande vainqueur pour ses projets de gaz de schiste qu’elle développe dans le monde entier. Elle a beau dire respecter des « principes ambitieux », les argentins et ukrainiens ne semblent pas de cet avis puisqu’ils n’ont jamais été consultés, que l’entreprise pétrolière creuse ses puits sur des aires naturelles protégées et sur des terres agricoles, laisse ses réservoirs d’eaux de forage toxiques à l’air libre, le tout dans l’opacité financière.

Catégorie « Mains sales, poches pleines » : c’est justement l’opacité financière qui est mise à l’honneur avec ce prix, en termes de lobbying, ou dans sa chaîne d’approvisionnement. Corruption, évasion fiscale, tout est bon pour contourner les normes environnementales et sociales existantes sans aucun scrupule, du moment que le profit augmente ! Samsung remporte le prix pour les violations de droits dont elle se rend coupable en Chine en imposant des conditions de travail indignes aux ouvriers et ouvrières chinoises (heures de travail excessives, salaires de misère, travail des enfants…).

Vous pouvez lire les faits reprochés à l’ensemble des entreprises nominées.

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