C’est aujourd’hui que s’ouvre à Paris le débat national sur la transition énergétique, dont le coup d’envoi sera donné par Delphine Batho, ministre de l’Écologie, du Développement Durable et des Energies. Il doit dégager des pistes pour une loi de programmation énergétique fixant le cap à l’horizon 2025, devant être examinée au Parlement d’ici à l’été. Malheureusement, il n’y a pas grand chose à attendre de ce débat pour plusieurs raisons :
– l’Union Européenne a adopté en 2008 le « paquet énergie-climat », qui prévoit à l’horizon 2020 : 20 % d’efficacité énergétique en plus, 20 % d’énergies renouvelables dans le bouquet énergétique et 20 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La France est donc tenue par cet objectif.
– pour atteindre les critères retenus à l’horizon 2020 en matière d’énergies renouvelables, il va falloir mettre le paquet et ça traine…
– pour le nucléaire, si François Hollande a prévu la fermeture de Fessenheim en 2016, l’achèvement du réacteur EPR de Flamanville, et le passage de 75 % à 50 % de la part du nucléaire dans l’électricité en 2025, le débat est largement ouvert car le lobby du nucléaire est très puissant…et les politiques très faibles…
Les discussions vont débuter au sein du Conseil national du débat formé de 112 membres issus de sept collèges (Etat, employeurs, syndicats, ONG de défense de l’environnement, autres associations, élus locaux et parlementaires). Au côté de ce « parlement », siègeront le comité de pilotage, un comité citoyen et un comité scientifique, chargé de préciser les scénarios disponibles et l’état des connaissances sur les sujets abordés.
Delphine Batho s’est engagée à ce que le débat soit « contradictoire » et « pluraliste », mais comment est-ce possible avec un comité de pilotage loin d’être neutre puisque Greenpeace et Les Amis de la Terre, mécontents de la composition initiale du comité de pilotage, ont renoncé à y participer.
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